Vancouver, BC, Canada

La maison de retraite Westerleigh

Des rupteurs de pont thermique isolent 810 mètres de balcon dans une maison de retraite certifiée LEED Or

Le promoteur-propriétaire se donne le triple objectif du confort, de la durabilité et du rendement financier

Vancouver, Colombie-Britannique – Située dans l’un des quartiers les mieux nantis de West Vancouver, la maison de retraite Westerleigh, propriété de Pacific Arbour Retirement Communities (PARC), redéfinit non seulement les résidences conçues pour les aînés, mais aussi l’habitat durable. Pour obtenir la certification LEED Or, l’immeuble de sept étages a été doté d’un toit orné de plantes résistantes à la sécheresse, d’un système de réduction de la consommation d’eau potable, de stratégies novatrices de récupération de la chaleur, et de rupteurs de pont thermique.

« En tant que propriétaires-exploitants de cet immeuble, nous voulions le rendre confortable, durable et efficace », affirme le vice-président à la conception et à la construction de PARC, Russell Hobbs.

Le bâtiment de 13 020 m2 (140 000 pi2) abrite 129 appartements locatifs, dont plus de 100 sont équipés de balcons posés bout à bout qui s’étendent sur toute la hauteur de l’immeuble, le long de ses façades sud et ouest.

« Les balcons des quatre premiers étages mesurent 6 pi [1,8 m] de profondeur, et ceux des étages cinq à sept sont moins profonds, explique l’architecte du projet, Shane Friars, directeur de Besharat Friars Architects. Ils ont le double avantage de fournir des espaces d’agrément et d’ombrager les façades sud et ouest. »

Pour empêcher les balcons de conduire la chaleur des dalles de plancher dans l’atmosphère, des rupteurs de pont thermique IsokorbMD ont été posés à leurs points de pénétration dans l’enveloppe du bâtiment. « Nous aurions eu beaucoup de dalles exposées sans ces éléments, et donc beaucoup de ponts thermiques », ajoute Shane Friars.

Les rupteurs de pont thermique isolent et supportent les pénétrations structurelles

Les ponts thermiques se forment là où des éléments comme les balcons, les auvents, les extrémités de dalle, les parapets et les supports de matériel sur toiture percent l’enveloppe du bâtiment. Comme des ailettes de refroidissements, ces pénétrations aspirent la chaleur du béton intérieur et de l’ossature métallique, lui font traverser l’enveloppe et la rejettent dans l’atmosphère. En plus de gaspiller l’énergie et d’augmenter les émissions de CO2, ce phénomène refroidit la face intérieure des pénétrations. Dans les bâtiments modernes, hermétiques et très humides, cela peut entraîner la formation de condensation propice aux moisissures sur les surfaces intérieures adjacentes, ce qui expose les promoteurs à des poursuites et peut les forcer à entreprendre des travaux de rattrapage.

Le confort des occupants est lui aussi compromis, car les balcons non isolés refroidissent les planchers – un problème particulièrement préoccupant quand les résidents sont âgés.

Les rupteurs de pont thermique IsokorbMD pour le béton préviennent la formation des ponts thermiques entre les balcons et les dalles de plancher correspondantes. Les barres d’armature en acier inoxydable qui font saillie de chaque côté des modules sont coulées l’une dans la dalle de plancher, et l’autre dans le balcon. Les modules portent des charges équivalentes à celles des balcons monolithes qui font saillie dans le prolongement des dalles de plancher.

Selon Schöck North America, les rupteurs de pont thermique réduisent de 90 % les déperditions de chaleur qui se produisent au niveau des balcons. Dans la maison de retraite Westerleigh, quelque 900 ensembles IsokorbMD de 914 mm (36 po) de large ont été installés, ce qui représente une longueur totale de plus de 810 m (2 700 pi). Ces éléments ont contribué à la certification LEED Or du bâtiment, selon le directeur de la construction du projet, Bob Fritz.

« Nous avions déjà testé les rupteurs de pont thermique, de la conception à la pose, dans la maison de retraite de Cedar Springs, un immeuble de 11 étages construit à North Vancouver », explique Levi Stoelting, ingénieur en chef du projet et directeur chez Glotman Simpson. Cependant, le projet de Westerleigh n’est pas tout à fait identique. Ses balcons étant profonds et posés bout à bout, les charges y sont réparties différemment que dans les dalles de balcon de Cedar Springs, plus petites et placées en porte-à-faux. En outre, à Westerleigh, « nous avons dû trouver le moyen d’intégrer les modules à la séparation coupe-feu et au parement et d’incorporer le tout au matériau d’étanchéité et aux éléments de transmission acoustique, poursuit Levi Stoelting. Avec ce produit, c’est possible. »

Les architectes et les ingénieurs collaborent avec le fabricant des rupteurs de pont thermique

« Les rupteurs de pont thermique de Westerleigh ont été conçus avec le concours de notre ingénieur-constructeur et de notre architecte, dit Russell Hobbs. À cause de la différence dans la répartition des charges des balcons, nos ingénieurs ont commencé à travailler avec Schöck huit mois avant le début des travaux, pour les concevoir tout spécialement pour le projet. »

Après le succès de ces deux projets, PARC Living a décidé d’utiliser des rupteurs de pont thermique IsokorbMD dans la maison de retraite dont elle a lancé la construction à White Rock, en Colombie-Britannique.

Une stratégie écoénergétique en appelle une autre

Selon Sophie Mercier, directrice des sciences du bâtiment, région de l’Ouest, du bureau d’études Morrison Hershfield, qui est intervenue dans le projet à titre de conseillère dans le domaine des enveloppes, les rupteurs de pont thermique ont également permis d’adopter d’autres mesures écoénergétiques. « Parce que les rupteurs de pont thermique améliorent l’efficacité de l’enveloppe du bâtiment, il devient possible d’utiliser un système de chauffage moins complexe et plus compact, explique-t-elle. Par exemple, on peut choisir des plinthes électriques, qui fonctionnent à l’énergie propre et dont le mécanisme est simple. Et un système plus simple, c’est un système qui revient moins cher sur la durée. Ce sont les avantages que procure une enveloppe bien isolée. »

L’usage des rupteurs de pont thermique devrait se répandre avec le resserrement des codes du bâtiment

L’adoption des rupteurs de pont thermique connaît une croissance exponentielle en Amérique du Nord depuis l’achèvement du projet, en 2013, mais elle reste largement volontaire. Comme aux États-Unis, les provinces et les municipalités canadiennes adaptent le code du bâtiment à leurs conditions climatiques, économiques, culturelles et politiques. À Vancouver, les normes sont plus rigoureuses que dans la plupart des régions américaines et canadiennes.

Cependant, la notoriété croissante des rupteurs de pont thermique chez les promoteurs, les architectes, les ingénieurs, les pouvoirs publics et les responsables des codes du bâtiment chargés de diminuer la consommation énergétique et les émissions de carbone pourrait rapidement faire de ces composants une obligation, comme c’est déjà le cas en Europe. 

« Les rupteurs de pont thermique apportent des gains de performance indéniables, et leur usage devrait se normaliser dans l’industrie, affirme Levi Stoelting. Ils sont en train de devenir monnaie courante à cause de l’évolution des codes du bâtiment. Nous les avons utilisés dans un centre de santé mentale, un hôpital, et plusieurs projets résidentiels, et nous les avons recommandés dans d’autres projets en cours de conception. Ce sont d’excellents outils. »

Architecte

Besharat Friars Architects

Promoteur

PARC Living

Compagnie de construction

Ventana Construction Corporation

Ingénieur en structure

Glotman Simpson

Consultant de l'enveloppe du bâtiment

Morrison Hershfield

Construction terminée

2013